Le 3 décembre 2017, premier dimanche de l’Avent, une nouvelle traduction du Notre Père entrera en vigueur dans toute forme de liturgie.

 

LE NOTRE PÈRE

Cette prière vient de l’Évangile de Matthieu (Mt 6, 9-13) et il en existe une autre version, plus brève, dans l’Évangile de Luc (11, 2-4). C’est à partir de ces deux textes qu’a été composée la prière du « Notre Père » que nous connaissons aujourd’hui.

 

LA NOUVELLE TRADUCTION

« Ne nous soumets pas à la tentation » devient « ne nous laisse pas entrer en tentation ». La décision de modifier la prière du Seigneur n’allait pas de soi: D’abord parce qu’elle est la prière la plus mémorisée par les fidèles. Ensuite parce que la traduction en usage a fait l’objet d’un consensus œcuménique. Il fallait donc de sérieuses raisons pour ce changement.

 

FIDELITE AU TEXTE GREC ET A L’ESPRIT DE L’ÉVANGILE

Il faut d’abord dire que ce verset est très complexe à traduire. La formule en usage depuis 1966, « ne nous soumets pas à la tentation », sans être excellente, n’est pas fautive d’un point de vue exégétique. Mais il se trouve qu’elle est mal comprise des fidèles: beaucoup comprennent que Dieu pourrait nous soumettre à la tentation, nous éprouver en nous sollicitant au mal. Le sens de la foi leur indique que ce ne peut pas être le sens de cette sixième demande. Dieu, en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne » (Jaques 1, 1.3).

 

UNE DECISION PASTORALE

La nouvelle traduction, « Ne nous laisse pas entrer en tentation », écarte l’idée que Dieu lui-même pourrait nous soumettre à la tentation. Le verbe « entrer » reprend l’idée ou l’image du terme grec d’un mouvement, comme on va au combat, et c’est bien du combat spirituel dont il s’agit.

Si le Seigneur, lorsque l’heure fut venue de l’affrontement décisif avec le prince de ce monde, a lui-même prié au jardin de Gethsémani : « Père, s’il est possible que cette coupe passe loin de moi », à plus forte raison le disciple qui n’est pas plus grand que le maître demande pour lui-même et pour ses frères en humanité: « Ne nous laisse pas entrer en tentation ».

(Extraits du texte de Jacques Rideau – Ancien directeur du Service national de la pastorale
liturgique et sacramentelle (SNPLS), Directeur au Séminaire français de Rome)

 

En officialisant cette nouvelle traduction du Notre Père, les évêques à Lourdes l’ont présentée comme devenant traduction en usage « dans toute forme de liturgie publique », y compris dans les célébrations œcuméniques.

 

Notre Père
qui es aux Cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne nous nos offenses
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du mal.